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La formation des Maîtres absente du projet gouvernemental !

dimanche 22 novembre 2009

Le 28 mai dernier, l’abstention de la FSU et des autonomes permettait que les décrets sur la Mastérisation des concours d’enseignants des 1er et 2nd degré soient adoptés par le CTP ministériel. Nous avions dénoncé, à l’époque, le comportement irresponsable de ces deux organisations qui, en échange d’une hypothétique revalorisation des carrières, avaient par leur abstention rendu plus facile la tâche du gouvernement. Aujourd’hui, ce que nous craignions est arrivé, et il est bien temps de protester et d’appeler à la grève, le mal est fait ! Ainsi, les deux ministères ont présenté ce vendredi 13 novembre les décisions concernant la réforme de la formation et du recrutement des enseignants. Réforme qui s’inscrit pleinement dans le contexte de réduction des effectifs dans la fonction publique mise en oeuvre par le gouvernement.

Le projet de loi de finance pour l’année 2010 énonce

“La maîtrise des effectifs de la fonction publique de l’État, à travers l’application du principe de non remplacement d’un fonctionnaire pour deux fonctionnaires partant à la retraite, constitue désormais un important levier d’action pour maîtriser la masse salariale. En 2009, ce sont un peu plus de 30600 départs à la retraite qui ne sont pas remplacés dans les services de l’État, soit 45% des départs à la retraite.
Cet effort de productivité sera poursuivi et amplifié en 2010 avec près de 34000 suppressions de postes pour environ 68000 départs à la retraite.
(...) Les réformes mises en œuvre suite à la révision générale des politiques publiques (mastérisation de la formation des enseignants, restructuration de la fonction militaire) permettent de moderniser l’administration et de réaliser des gains de productivité tout en améliorant la qualité des services publics rendus à l’usager.

(…) au ministère de l’Éducation nationale, la réforme de la formation des enseignants (recrutement au niveau master), additionnée aux efforts de rationalisation des services administratifs, conduira à un taux de non remplacement des départs à la retraite de 45 %”.

Aujourd’hui, les conséquences de cette volonté de réduction des effectifs sont vérifiées avec la réforme de la formation des maîtres

- L’année de PE2, de PLC2, de PLP2 ou de CPE2 est supprimée ce qui fait gagner 15600 postes de fonctionnaires stagiaires (effectifs pour 2009 contre 22000 en 2007) soit près de la moitié de l’objectif pour 2010.
- La place du concours en année de Master 2 ne laisse que peu de place à la formation professionnelle : ainsi, la direction de l’Iufm de l’Académie s’interroge déjà sur la possibilité de maintenir l’existence des 3 centres de formation picards. De toute évidence, dans le cadre futur, il n’y aura pas assez de travail pour tous les formateurs !

Une réforme qui tourne le dos à la réalité du terrain

- Les épreuves d’admissibilité du concours professeur des écoles sont prévues en septembre de chaque année pour des résultats pendant les congés de la Toussaint,.
- Celles d’admissibilité des concours du 2nd degré se passeront en décembre avec résultats annoncés fin janvier et plus probablement, compte tenu des délais, début février.
- Cette différenciation des calendriers va conduire à l’impossibilité d’un travail commun, par exemple, entre le futurs professeurs des écoles et les futurs professeurs des lycées et collèges ce qui, à l’heure du socle commun ou de l’insistance des textes ministériels sur la liaison CM2/6e parait tourner le dos aux réalités.

De plus, pour les professeurs des écoles on pourra peut-être parvenir à articuler maîtrise disciplinaire, exercice professionnel et approches pédagogiques, notamment au travers de stages en responsabilité organisés de manière filée ou groupée. Cependant, les stages risquent d’être très peu mis en place au niveau des CAPES et des agrégations pour des enseignants susceptibles de travailler en lycée, où les besoins de pédagogie différenciée et d’aide personnalisée sont pointés par toutes les études.

Les stages

La conséquence est que la partie du projet qui concerne les stages est plus que floue. On peut ainsi lire :
- “Les stages suivis par les étudiants ne peuvent pas être une condition pour se présenter à une épreuve et ne peuvent lui servir de support”. D’évidence, les stages n’apportant pas un plus pour le concours, les étudiants préféreront “bachoter” plutôt que de perdre du temps à apprendre à enseigner !
- ou “Les stages effectués en milieu scolaire, indispensables à la formation progressive du métier représentent un atout certain pour les épreuves d’admission”.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, vous pourrez télécharger

- la position de la Conférence des Directeurs d’Iufm qui fait une critique claire et complète du projet,
- et la copie du "Power-Point" du ministère présentant la réforme

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Le texte de la CD Iufm
PDF - 884.4 ko
Le projet du MEN

Une motion pour les écoles

Le Sgen-CFDT, le Se-Unsa et le Sgen-CFDT proposent aux collègues du 1er degré une motionà voter en conseil des maîtres. Elle demande notamment le maintien d’une année complète de formation professionnelle pour nos futurs collègues.

PDF - 31.9 ko
La motion Ecoles

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