> Université, Crous, IUFM > Masterisation > Réforme de la formation des enseignants : de la régression au (...)

Réforme de la formation des enseignants : de la régression au massacre

mercredi 10 mars 2010

Le projet d’arrêté portant cahier des charges de la formation des maîtres, soumis le 16 mars aux organisations syndicales par la Dgesco et la DGRH, ne fait qu’entériner les très mauvaises décisions qui se suivent, en se ressemblant toutes, pour transformer la formation des enseignants en un vague compagnonnage peu coûteux.

Un arrêté inacceptable au service d’une réforme catastrophique

L’arrêté de 2006 qu’il faut aujourd’hui modifier, avait marqué une première régression en augmentant le temps de stage en responsabilité des lauréats des concours au détriment du temps consacré à leur formation professionnelle.

Celui de 2010 transformera la régression en massacre : en l’état actuel du projet, il n’est même pas précisé que les stagiaires auront bien droit à un tiers de temps de service réservé à la formation.

Le texte entretient d’ailleurs soigneusement la confusion entre « actions de formation », « tutorat », « accompagnement », et indique au passage que les « rencontres régulières avec le tuteur » devraient avoir lieu « en priorité hors temps de service ».

Le Sgen-CFDT a rappelé son opposition totale à la réforme en cours et à ses conséquences inacceptables sur l’entrée dans le métier.

Recrutés par des concours qui ne prennent pratiquement pas en compte la dimension pédagogique du métier, les professeurs stagiaires pourront se retrouver du jour au lendemain en responsabilité d’une ou plusieurs classes sans avoir jamais vu un élève depuis leur propre scolarité, avec une charge de travail considérable, qui pourrait bien se révéler insupportable pour nombre d’entre eux.

En ouverture des discussions, les responsables de la Dgesco et de la DGRH ont affirmé tranquillement que cette nouvelle conception de la formation n’entraîne aucune coupure entre les dimensions disciplinaire et professionnelle de la formation, mais plutôt une « succession d’étapes », et qu’au lieu de n’exprimer que nos craintes, nous devrions nous réjouir des « opportunités » d’amélioration que constitue la réforme. Un tel déni de la réalité ferait presque sourire, si l’avenir de la formation des enseignants et celui du combat pour l’égalité des chances des élèves n’étaient pas à ce point menacés.

Le Sgen-CFDT ne se satisfera pas d’améliorations à la marge de ce projet d’arrêté : notre école mérite mieux que des économies budgétaires.

Répondre à cet article




mieux vu avec Firefox