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REVALORISATIONS : les annonces de Chatel et première analyse

mardi 30 mars 2010

Les annonces de Luc CHATEL sur la revalorisation.

Ça concerne qui ? Un peu moins du quart des enseignants : 20 000 débutants et 170 000 enseignants déjà en fonction, vont bénéficier de mesures de revalorisation salariale à partir du 1er septembre.

Vous trouverez le détail des mesures et de notre analyse en cliquant ici..

Un tableau avec le salaire net en début de carrière se trouve en pièce jointe ci-dessous.

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Salaires en début de carrière

Les revalorisations annoncées

- 1. 157 euros net supplémentaire pour les professeurs des écoles stagiaires et les certifiés stagiaires qui entrent dans le métier le 1er septembre prochain. Pour les agrégés, le gain sera de 259 euros. Selon l’entourage du ministre "le traitement mensuel net d’un professeur des écoles stagiaire s’inscrira désormais dans une fourchette allant de 1577 € à 1628 €, selon le lieu de résidence, tandis que celui d’un professeur certifié stagiaire pourra s’élever à 1811€ s’il est affecté en zone d’éducation prioritaire. Un professeur agrégé stagiaire percevra, lui, en moyenne un traitement mensuel net de 2 027 euros". D’après Luc Chatel, elle va engendrer un coût global de 196 millions d’euros, "c’est-à-dire exactement la moitié des économies réalisées par le non-renouvellement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite". Il a une nouvelle fois défendu l’idée d’avoir "moins de fonctionnaires mieux payés".

- 2. Revalorisation salariale de 660 euros nets en moyenne par an dans les sept premières années de leur exercice pour les enseignants déjà en fonction, soit 170 000 enseignants.

Le « pacte de carrière"

- 1. Le droit individuel à la formation sera mis en œuvre à la rentrée prochaine, à raison de 20 heures par an qui pourront être utilisées pendant les vacances scolaires et seront payées 50% de la rémunération horaire.
- 2. Ensuite, pour favoriser la mobilité, parmi d’autres mesures, un entretien aura lieu avec le professeur deux ans après son entrée en carrière, puis 15 ans après.
- 3. Pour améliorer la santé au travail, le ministère compte enfin recruter 80 médecins du travail et proposer un bilan de santé à tous les personnels de l’Education nationale l’année de leurs 50 ans.

Première analyse du Sgen-CFDT

- Entre 75 et 80 % des collègues n’auront aucune revalorisation,
- Le Sgen-CFDT refuse d’associer la revalorisation des enseignants à la suppression des postes d’enseignants.

Cette revalorisation est très cher payée :
- Suppression d’1/3 des postes de RASED (- 3000 postes)
- Suppression de la formation initiale des enseignants (-16 000 )
- Diminution de 30 % des budgets de frais de déplacement des départements

Il est possible de faire d’autres choix budgétaires que ceux du gouvernement : le bouclier fiscal et la défiscalisation des heures supplémentaires privent l’Etat de ressources importantes. La CFDT demande la suppression de ces mesures.

Le Sgen-CFDT revendique une revalorisation de l’ensemble des personnels.

Le Sgen-CFDT revendique, avec l’Union des Fonctionnaires CFDT, dans toute la Fonction publique un indice de début de carrière de la catégorie A correspondant à 1.4 fois le smic et une amplitude de carrière qui multiplie par 2.2 le salaire entre le début et la fin de carrière.

Revalorisation : 3 enseignants sur 4 exclus !

Le Sgen-CFDT note que la promesse du candidat Sarkozy d’augmenter les salaires de tous les enseignants ne sera pas tenue, contrairement à celles du bouclier fiscal et de la suppression d’un poste de fonctionnaire sur deux partant à la retraite. En effet, selon les annonces de Luc CHATEL, la revalorisation des enseignants ne concernera que 25% d’entre eux. Les trois quarts des personnels ne verront pas leur salaire revalorisé et ce ne sont pas les quelques mesures sur la gestion des carrières qui apporteront la reconnaissance et le respect dont les personnels ont besoin pour exercer sereinement leur métier.

Si les nouveaux recrutés bénéficieront effectivement d’une revalorisation de leur début de carrière suite à l’allongement de deux ans de leur durée d’étude, comment oublier que ces nouveaux collègues verront leur formation réduite à néant et seront envoyés en classe sans être préparés à leur futur métier ?

Les annonces du ministre à la presse de ce dimanche soir sont dans la même logique d’absence de dialogue social qui perdure depuis l’arrivée de ce gouvernement. En effet, ces annonces n’ont rien à voir avec ce qui avait été présenté aux partenaires sociaux lors des deux seules réunions de consultation sur la revalorisation liée à la masterisation du recrutement des enseignants.

Le Sgen-CFDT rappelle enfin son opposition farouche à la logique de la revalorisation de salaires financée par les suppressions d’emploi. Le Sgen-CFDT réclame une autre politique fiscale afin de doter le service public d’éducation des moyens nécessaires à son fonctionnement et son amélioration. Le Sgen-CFDT ne manquera pas de rappeler ses positions et son mécontentement au ministre à l’occasion de la rencontre avec les organisations syndicales prévue le 30 mars.

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