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Luc CHATEL et la conférence sur les rythmes scolaires

lundi 3 mai 2010

Le Ministre de l’Education Nationale Luc Chatel, sans vouloir désavouer son prédécesseur Xavier Darcos va installer courant juin, une conférence nationale sur les rythmes scolaires qui « travaillera plusieurs mois » et pourra « discuter de tout » ce qui a trait à ce sujet.

« Je veux installer une conférence sur les rythmes scolaires, l’équilibre entre le temps de l’école, le temps de repos, les vacances, les activités sportives et culturelles », a annoncé le Porte-parole du Gouvernement et « Je veux traiter ce sujet de manière dépassionnée. Il s’agit de discuter de tout, avec tous les acteurs, de réfléchir à froid sur l’organisation de la journée, de la semaine et de l’année ». Considérant que « Nous sommes parmi les pays développés qui ont le plus d’heures par an mais le moins de jours de classe », (à l’école primaire, il y a 144 jours de classe contre 185 à 190 dans plusieurs pays européens, ainsi qu’au lycée), Luc Chatel n’a pas évoqué directement ou indirectement une réduction des vacances d’été ou la division du pays par zone pour ces vacances mais interrogé sur ces propositions, il a répondu : « Je ne pars d’aucun principe, quand je pose le débat, je n’y réponds pas à l’avance ». Pour le Ministre, il s’agira de débattre de « la répartition des heures de cours tout au long de la journée, de la semaine et de l’année ».

La semaine de 4 jours contestée selon l’Académie Nationale de Médecine (A.N.M)

L’aménagement du temps scolaire en France n’est pas en cohérence avec les connaissances de la chronobiologie de l’enfant et cela à tous les niveaux de l’organisation, journée, semaine ou année scolaire, souligne l’Académie nationale de médecine (A.N.M) dans son rapport “Aménagement du temps scolaire et santé de l’enfant”, adopté le 19 janvier. L’A.N.M insiste sur le rôle essentiel que tient le sommeil pour l’enfant et estime que l’aménagement hebdomadaire en quatre jours n’est pas favorable à l’élève « car celui-ci est plus désynchronisé le lundi et le mardi matin que dans la semaine habituelle de quatre jours et demi ». En effet, lorsqu’il y a coupure de deux jours pendant le week-end, l’enfant se couche et se lève plus tard. « La prépondérance de cette désynchronisation de l’enfant est importante puisqu’elle a été rapportée dans 60% des cas des enfants fatigués loin devant toute autre cause », estime l’A.N.M. Autre constatation sur les rythmes de l’enfant : l’élève est souvent fatigué à l’école et cette fatigue est fréquemment en rapport avec un excès d’activités, « qu’elles soient de loisirs (activités sportives, activités artistiques, temps passé devant l’ordinateur...) ou de soutiens scolaires divers (cours particulier, surinvestissement des parents dans le contrôle des devoirs et leçons...) ». L’A.N.M préconise donc d’aménager la semaine sur quatre jours et demi ou cinq jours, plus précisément, « il faudrait une année scolaire de 180 à 200 jours (avec comme corollaire la réduction des grandes vacances) ? 4 à 6 heures de travail par jour selon l’âge de l’élève, quatre jours et demi à cinq jours de classe par semaine en fonction des saisons ou des conditions locales »

Le Sgen-CFDT doit se saisir de ce débat pour discuter, débattre, avancer des idées et faire des propositions.

Par exemple :
- Arrivera-t-on un jour à se dire que c’est l’école qui donne le rythme des vacances et donc du tourisme et pas l’inverse ? C’est-à-dire que les “petites vacances” étant décalées, rien n’empêche de mettre les grandes vacances en décalage également en fonction des zones (ce qui en plus permet d’étaler plus les départs, les retours sur les routes et allonge la durée de la saison d’été pour les zones touristiques).

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Nos propositions

- Remettra-t-on en perspective les programmes qui s’allongent d’année en année alors qu’on réduit le temps de classe et que donc implicitement on réduit le niveau d’exigence des savoirs, savoir-faire et savoir-être des élèves ?
- Comprendra-t-on enfin que le rythme des enfants n’est pas le rythme des adultes et que les enfants ne sont pas réceptifs de 13h30 à 15h00 et qu’il vaut mieux à ce moment là faire des activités culturelles ou sportives pour reprendre les cours et le travail de 15h00 à 17h00 par exemple ?

Voilà quelques points, quelques questions. Il en existe sans doute bien d’autres... mais si déjà le débat lancé par Luc Chatel permettait d’apporter quelques réponses à ces questions, ce ne serait pas si mal.

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