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Le Sgen-CFDT reçu par Luc Chatel

vendredi 24 septembre 2010

Le mardi 21 septembre une délégation du Sgen-CFDT (Thierry Cadart, Michèle Zorman, Guy Vauchel et Joël Bonenfant) était reçue, par Luc Chatel, à sa demande, entouré de Bernard Dubreuil (Directeur adjoint du cabinet), Josette Théophile (DGRH) et Erik Roser (Conseiller social). L’objectif de cette rencontre qui a duré environ une heure et demi était de faire un bilan de la rentrée et des points d’actualité.

Compte-rendu de l’audience (en vidéo) par Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT.

En introduction, Thierry Cadart a souligné que le climat général parmi les personnels était un sentiment de grande insatisfaction, de véritable malaise, d’amertume voir de désengagement dans certains cas. Cet état d’esprit est la conséquence des suppressions de postes depuis plusieurs années dont les effets se font sentir de plus en plus dans les établissements avec une dégradation des conditions de travail. Ces suppressions de postes pèsent sur le dialogue social. Cette situation pourrait se traduire par un mouvement d’ampleur des collègues à l’occasion d’un incident quelconque pouvant aller jusqu’au boycott du bac.

Pour le ministre, malgré les suppressions de postes, on compte plus d’effectifs aujourd’hui qu’il y a 15 ans avec un nombre d’élèves moins important. La priorité du ministère est de mettre l’accent sur la différenciation des moyens suivant en cela les recommandations de la cour des comptes ou de l’institut Montaigne. C’est cette logique qui a été appliquée pour la réforme des lycées ou pour les différentes expérimentations. Lorsque les enseignants ont la volonté d’appliquer les réformes, les équipes ont une capacité d’innovation forte.

Cette logique si elle peut s’entendre n’est viable que dans le cadre un système éducatif transformé. Or, pour cela, il faut donner les moyens de mettre en œuvre les transformations et non pas les supprimer.

Après cette introduction générale, plusieurs sujets ont été abordés.

Situation des EVS/AVS


Les contrats de ces salariés précaires ne sont pas renouvelés ou bien leur missions sont redéfinies sans information préalable. De plus, les suppressions des EVS direction d’école au moment de la rentrée mettent en difficulté les collègues alors que ces EVS ont fait la preuve de leur utilité.

Ces emplois sont à relier à la question des emplois aidés dont Bercy a demandé que chaque ministère prenne en charge une part plus importante pour atteindre 30% dans deux ans contre 10% aujourd’hui. Pour les AVS chargé de l’accompagnement des élèves handicapés, la part ministérielle restera à 10% et le ministère a élargi les conventions avec les associations d’enfants handicapés et d’aide à domicile. Par contre, le ministère n’a pas eu gain de cause auprès de Bercy pour les autres contrats aidés(et notamment les EVS) et la part dans le financement de l’Éducation nationale va augmenter dans un cadre budgétaire sur le fonctionnement contraint : le ministère est donc conduit à réduire le nombre de ces emplois.

EVS/AVS : Suppression d’emplois : réagissons partout !

Direction d’école

L’association GDID et les organisations syndicales ont demandé à être reçu ensemble par le ministère sur la question du fonctionnement et de la direction d’école. Nous n’avons pas eu de réponse pour l’instant.

“Accord de principe pour que cette rencontre soit organisée.”

Retraites

Nous avons demandé des précisions sur l’amendement adopté à l’assemblée nationale sur les conditions de départ à la retraite pour les mères de 3 enfants. De plus, nous avons abordé la situation des collègues du 1er degré pour qui la disposition du départ au 1er juillet n’est pas possible compte tenu du fait qu’il y a une obligation de terminer l’année (31 août). Enfin, nous avons demandé que le ministère donne très rapidement les moyens aux services déconcentrés de pouvoir faire des simulations pour les collègues concernées.

“Sur les deux premiers points, le ministère du travail et la DAJ ont été interrogés mais pas de réponses pour l’instant. Sur le dernier point, le ministre a entendu la demande. Cela est d’autant plus important pour avoir une bonne prévision des départs à la retraite”.

Réforme des lycées

Nous avons rappelé notre engagement sur trois points : l’accompagnement personnalisé, les enseignements d’exploration et le conseil pédagogique. L’application de la réforme se fait de manière inégale, certains jouant le jeu, d’autres cherchant à reconstituer des filières. Pour les enseignements d’exploration, les remontées nous indiquent une demande plus faible pour « littérature et société ». Pour l’accompagnement personnalisé (AP), il y a un manque de préparation considérable. On assiste à un AP effectué en classe entière contraire à la logique de la réforme parfois pour permettre le maintien des ex-modules. Des enseignants refusent l’AP et indiquent que s’ils le font ce ne sera que sur le plan disciplinaire. Nous demandons que soit prévu un bilan de la mise en œuvre de la réforme. Nous avons demandé que soit prévu des formations sur site pour l’AP ainsi que l’élaboration d’un livret de l’AP à destination des enseignants. Enfin, nous avons alerté le ministère sur la situation des personnels de STI pour lesquels l’information sur les reconversions n’a pas été faite. La problématique du lycée rejoint de plus en plus celle du lycée professionnel.

Le ministre partage beaucoup de points de notre analyse. Il note que le fait de développer l’autonomie est une bonne chose mais que cela a son revers. Le ministère peut par contre aider les profs à la mise en œuvre. Il précise qu’il y aura un bilan quantitatif et qualitatif mais on va attendre la Toussaint. Le ministère va aussi mettre à disposition des outils sur son site et les bonnes pratiques sur les sites académiques. Il est conscient que cette réforme change des choses pour des enseignants qui sont sur du disciplinaire pur et dur et que ce n’est pas facile de changer les habitudes. Sur les reconversions, un courrier individuel a été envoyé à chaque enseignant.

Lycée professionnel

Les formations qui ont été mise en place dans le cadre de la réforme de la voie professionnelle l’ont été surtout sur les programmes alors qu’il aurait plutôt fallu développer celle sur la mise en place de l’accompagnement. Les enseignants des LP notent avec satisfaction la reconnaissance du travail lié au CCF. Par ailleurs, les enseignements professionnels prennent une part très importante dans les dédoublements réduisant d’autant les dédoublements dans les disciplines générales. Nous avons demandé que les dispositions des textes soient respectés et fassent l’objet d’une décision ministérielle dans la perspective du groupe de suivi. Nous avons alerté le ministre sur le fait que sur le site du ministère, dans la partie présentant les différents niveaux du système éducatif, n’apparaissait pas les lycées professionnels.

“Sur ce point, l’erreur va être corrigée. Concernant les dédoublements, la réforme est dans une phase de rééquilibrage d’après les IG qui suivent sa mise en œuvre.”

Mission Générale d’Insertion (MGI)

Nous avons exprimé nos inquiétudes sur le maintien de ce dispositif alors qu’il y a là des professionnels dont il serait dommage de se passer. Les personnels ne se sentent pas reconnus dans cette professionnalité.

Il faut développer l’intervention des MGI dans les lycées avant le décrochage scolaire. Il faut savoir qu’à cette rentrée 80% des questions de ces jeunes en décrochage ont trouvé une réponse au mois de juin.

Greta

Ils vont connaître une évolution importante avec la transformation en GIP (Groupement d’Intérêt Public Formation Continue et Insertion Professionnelle). Nous avons questionné le ministre sur la mise en œuvre du dialogue social dans cette nouvelle structure.

“Les décisions ne sont pas arrêtées. Elles sont en cours d’arbitrage. Une fois les décisions arrêtées, les organisations syndicales seront consultées pour avis et échanges”.

Réforme de la formation des enseignants

En introduction, sans revenir sur l’ensemble des épisodes de la réforme, on a relevé les propos du ministre qui soulignait sur la réforme des lycées les difficultés d’avoir des enseignants qui étaient sur du disciplinaire pur et dur. Nous avons insisté sur le fait que la réforme qui est en train de se mettre en œuvre allait renforcer ce côté, qu’il faudra revenir sur les contenus des concours et aussi sur la place du concours. Nous nous sommes ensuite attachés à décrire la situation à cette rentrée à partir des remontées des enquêtes rapides. Deux mots revenaient régulièrement dans les commentaires : panique et détresse. Les équipes notent un nombre de démissions plus importants que d’habitude à cette date en particulier dans certaines académies comme à Créteil ou Versailles. Certains stagiaires, y compris dans des grosses disciplines, ont leur tuteur dans un autre établissement parfois éloigné. Nous avons pointé les difficultés de cette réforme pour les stagiaires mais aussi pour les tuteurs sur lesquels ont été exercé des pressions de la part des inspecteurs sans compter la responsabilité qui pèsent sur eux pour la titularisation. Cette réforme a également des répercussions sur l’ensemble des collègues dans les établissements en particulier en terme d’affectation avec des déplacements au dernier moment. Dans l’échange, nous avons aussi insisté sur le fait que la situation risquait de se dégrader en particulier quand on arrivera à la fin du premier trimestre. On a rappelé notre demande d’un cadrage national fort dans l’organisation en particulier sur le service des stagiaires dont la majorité se retrouvent avec une service complet de 18 heures dans le 2nd degré, le nombre de niveau limité à deux (dans les faits parfois trois ou quatre avec classes d’examen), etc. La question du 1er degré compte tenu de la situation conjoncturelle n’a pas été développée.

“Contrairement à nos propos, le ministre estime que la rentrée pour les stagiaires ne s’est pas trop mal passée. Les deux journées d’accueil ont été positives. Il a précisé qu’à la date de l’audience tout les stagiaires avait un tuteur. Il a été interloqué par notre propos sur une situation des stagiaires qui pourraient être catastrophique fin décembre”.

INRP

Nous avons exprimé notre colère sur la manière dont s’est déroulé l’intégration de l’INRP à l’ENS. Crainte de dissolution de l’INRP à terme avec cette intégration. Si l’institut était un outil perfectible par rapport à ses missions et la recherche, la décision que le ministère a prise sans concertation nous oblige à être dans une posture de protestation car il n’y a pas eu de discussions possibles.

« Dont acte » du ministre sur la concertation et les discussions. Cette intégration s’est faite dans le cadre d’un travail commun Éducation nationale/ Enseignement supérieur. Le ministre ne croit pas à la dissolution. Il y aura un conventionnement entre le MEN/MESR et l’ENS sur des commandes de recherches et d’études. L’INRP fonctionnera comme un prestataire de services.

Rappel : l’été de tous les dangers pour l’INRP !

Revalorisation

Le Sgen-CFDT a pris acte de ce qui a été décidé sur la revalorisation mais on est loin de ce qui avait été annoncé. Pour les personnels titulaires, les seules rémunérations supplémentaires se traduisent en indemnités ou primes pour lesquels il y a peu de lisibilité. Nous avons réaffirmé notre demande de revalorisation indiciaire pour tous et un objectif de réduire l’écart de rémunérations qui s’agrandit entre les personnels du 1er et du 2nd degré. De plus, le versement de ces indemnités et primes entraîne une augmentation importante de la charge de travail. Il faudra arriver à aborder la question de la redéfinition du service comme le préconisait le rapport Pochard.

On rêve toujours d’avoir toujours plus mais le gouvernement a déjà fait beaucoup puisqu’il a restitué 196 millions d’euros lié aux suppressions de postes. La revalorisation va concerner 190000 personnes soit tout ceux qui ont moins de 7 ans d’ancienneté. Le ministère va continuer à travailler sur la revalorisation mais cela ne sera pas en point indiciaire. Il attend beaucoup des modifications sur l’évaluation des personnels.”

Politique sécuritaire

Les états généraux ont demandé d’associer prévention, remédiation, sanctions. Avec les mesures prises pendant l’été et un peu avant on bascule vers le répressif renforcé par les interventions médiatiques de Luc Chatel : textes sur les sanctions, ERS, policier référent.

“Luc Chatel estime mener une politique qui associe prévention et répressions. Ce n’est pas sa faute si les médias ne relaient que ses interventions lorsqu’il est question de montrer le côté sanctions.

Programme CLAIR (Collèges, lycées pour l’ambition, l’innovation, la réussite

Nous lui avons redit ce qu’on pensait de ce dispositif et de ces à – côtés dont le préfet des études, le recrutement par les chefs d’établissement, dispositif centré sur la violence avec risque de confusion avec l’éducation prioritaire (Voir pour plus d’informations l’article de profession éducation).

Le cabinet précise que ce sont pas les chefs d’établissement qui recrutent mais qu’ils donnent simplement un avis (?). Le ministre affirme qu’il n’est pas question de remettre en cause les Zep. Il estime qu’il faut travailler en même temps en les liant sur Education prioritaire, Carte scolaire et politique de la ville.

Les établissements CLAIR en Picardie à la rentrée 2010

Discriminations

Quid du rapport sur les discriminations dont des fuites ont été publiées cet été.

Il est prévu sa publication la semaine prochaine.”

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