> 2nd degré > Collège / Lycée > Audience (E)CLAIR au ministère du 17 janvier :

Audience (E)CLAIR au ministère du 17 janvier :

jeudi 27 janvier 2011

Compte rendu de l’audience du Sgen-CFDT au ministère avec Christian NIQUE, chargé de mission Clair.

Étaient présents : Pour le Sgen-CFDT :
– Thierry CADART Secrétaire Général
– Guy VAUCHEL Secrétaire National à la politique éducative
– Jean-Michel BOURIAH Secrétaire Fédéral à la politique éducative
– Kamel BELMERABET Elu CPE

Pour le ministère :
– Christian NIQUE chargé de la mission d’évaluation du programme CLAIR auprès du
Ministre .

Le Sgen-CFDT a entamé la discussion en exprimant sa colère.
Colère parce que encore une fois c’est par voie de presse que les organisations syndicales ont appris que le programme CLAIR devenait ECLAIR et était étendu à 254 collèges et 1700 écoles, alors que le Sgen-CFDT était en attente d’audience.
Colère parce que le Sgen-CFDT, qui entend la nécessité de repenser l’éducation prioritaire, avait fait un certain nombre de propositions vis à vis du programme et de sa circulaire .

Aujourd’hui nous assistons à un démantèlement de l’éducation prioritaire avec un programme centré sur la violence et non sur la réussite de tous.
Avec l’entrée des écoles dans le programme CLAIR (ECLAIR) le Sgen-CFDT espère que le ministère revient à une politique de territoire en abandonnant le centrage sur la violence, mais en tout état de cause exige un bilan de l’expérimentation avant d’envisager toute évolution de l’éducation prioritaire. Si le ministre a cet objectif de redéfinir l’éducation prioritaire dans un esprit de territoire, le Sgen-CFDT exige que ce soit dans le dialogue.
Le Sgen-CFDT ajoute que de nombreux problèmes persistent, même si une nouvelle orientation semble se dessiner. La différence de traitement entre les collègues du premier et du second degré quant au recrutement va être problématique.

D’ailleurs le Sgen-CFDT a rappelé sa farouche opposition au recrutement des personnels par le chef d’établissement qui risque d’être une porte ouverte au népotisme et autres abus liés « au Fait du prince ».
Si le Sgen-CFDT n’est pas opposé à une réflexion sur l’affectation des personnels sur les établissements les plus difficiles, cela ne peut se faire hors des instances paritaires.

Le Sgen-CFDT a donc rappelé sa volonté d’une affectation sur postes à projet avec un système de bonification validée en commission paritaire sur un panel de candidats (et non un seul) qui peuvent avoir eu un entretien avec le chef d’établissement ou mieux un conseil scientifique d’établissement après présentation du projet de l’établissement.

Le Sgen-CFDT a également présenté à nouveau ses revendications immédiates :
- la limitation des missions des préfets des études à la coordination de l’accompagnement personnalisé et au suivi des élèves décrocheurs
- la rédaction d’une note de service indiquant qu’il est de la prérogative du CA de décider de l’entrée ou non dans l’expérimentation
- L’abandon du mode de gestion des ressources humaines (recrutement par le chef d’établissement, lettre de mission, prime au mérite décidée par le chef d’établissement).
- Réécriture de la circulaire en tenant compte de l’ensemble de ces revendications
- La mise en place d’un groupe de travail ministériel sur les missions des CPE

Réponse du Conseiller auprès du Ministre et commentaires de la délégation en italique :

Après une présentation des conditions de sa nomination en tant que chargé de mission sur le programme CLAIR, Christian NIQUE nous a fait l’état des lieux global de l’éducation prioritaire vu du ministère qui voit s’accumuler des dispositifs qui ne sont pas nécessairement complémentaires.
Son bilan global est celui d’ « un essoufflement de l’éducation prioritaire depuis sa création en 1981 ».
Dans ce contexte, le programme CLAIR se voudrait, selon le conseiller du Ministre, une évolution de l’éducation prioritaire reposant sur un dispositif unique dont le seul but est de permettre l’innovation au sens de l’article 34 de la loi d’orientation de 2005.
Le Sgen-CFDT a rappelé que la circulaire parue au BO du 22 juillet 2010 n’allait pas dans ce sens, puisque le choix des établissements entrant dans l’expérimentation relevait du nombres des faits de violence et du climat scolaire ; ce qui ne correspond ni à une évolution ni à une clarification, mais à un changement de philosophie, ce qui est inacceptable pour le Sgen-CFDT.

Concernant l’évaluation de l’expérimentation, si Christian NIQUE reconnaît qu’elle est indispensable, il avoue également que vouloir faire une évaluation quatre mois après sa mise en place serait un non-sens. Il faut donc laisser le temps aux innovations de se mettre en place avant d’évaluer le programme CLAIR.
Le Sgen-CFDT considère alors comme un non-sens l’extension de l’expérimentation CLAIR à l’ensemble des collèges RAR sans qu’aucune évaluation sur le dispositif n’ait été menée, alors même que le Sgen-CFDT avait demandé que l’expérimentation reste limitée à 105 établissements pour la prochaine rentrée afin de créer les conditions d’une véritable évaluation du programme.

Sur l’extension du dispositif CLAIR, le Conseiller auprès du Ministre, nous a dit deux choses :
L’extension aux écoles (ECLAIR) se fait dans une logique de territoire parce que ce n’est que dans ce type de logique qu’on peut permettre la réussite de tous les élèves sur ces territoires concentrant toutes les difficultés socio-économiques. La fermeture sur lui-même d’un établissement ne peut pas être une solution.
Cette logique de territoire convient plutôt au Sgen-CFDT, mais ce n’est pas ce qui transparaît dans la circulaire du 22 Juillet 2010, c’est une des raisons pour lesquelles le Sgen-CFDT demande la réécriture de cette circulaire.

L’extension du programme à l’ensemble des RAR est, selon Christian NIQUE, une chose qui va de soi. Selon lui, « tous les RAR ont vocation à devenir CLAIR » puisque ce sont des établissements qui doivent faire appel à l’innovation, qui ont le plus cruellement besoin de stabilité des équipes, le travail dans la transversalité.
Le Sgen-CFDT a rappelé que le travail en équipe ne se décrète pas à coups de lettre de missions ni par des primes au mérite. En outre, le Sgen-CFDT a demandé une évaluation des innovations réellement mises en place sur les établissements participant à l’expérimentation et un bilan de l’évolution des faits de violences dans les établissements Clair..

Enfin sur le managériat imposé par le programme CLAIR, si le conseiller auprès du Ministre nous dit entendre notre opposition, il ne la comprend pas puisqu’il ne voit pas d’autres modes d’implication des personnels sur le projet d’établissement.
Le Sgen-CFDT a rappelé que les affectations sur poste à projet permettraient déjà cet engagement mais qu’il était aussi envisageable de discuter de bonifications dans la carrière, ou dans le salaire mais qui ne devaient en aucun cas être attribuée de façon subjective ou affective mais fondée sur des critères objectifs voire statutaires.

En conclusion, la délégation Sgen-CFDT a clairement indiqué que si le ministère s’obstinait à ne pas « entendre » les représentants des personnels, il s’exposait à une forte réaction des personnels dans les établissements . La circulaire de juillet doit donc être réécrite. Le Sgen-CFDT a précisé qu’il allait envoyer en ce sens un mémorandum rappelant ses propositions et revendications.

Sur le même sujet :
- la liste des établissements CLAIR de l’académie cette année
- L’Éducation Prioritaire n’est pas soluble dans le programme CLAIR !
- Missions des CPE et dispositifs CLAIR

Répondre à cet article




mieux vu avec Firefox