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Mastérisation en alternance : une fausse bonne nouvelle

jeudi 26 mai 2011

Formation professionnelle des enseignants : trompe-l’œil de « l’alternance » et poursuite de la catastrophe

Si les « masters en alternance » pour les futurs enseignants étaient une vraie réponse à la question cruciale de la professionalisation de leur formation, le Sgen-CFDT aurait pu se réjouir de voir deux ministres en assurer ensemble la promotion.

Pour aboutir à une véritable formation professionnelle des enseignants, ce nouveau dispositif devrait garantir l’articulation entre formation universitaire et apprentissage du métier que nous appelons depuis longtemps de nos vœux. Et la rémunération de l’activité « professionnelle » assurée par les étudiants inscrits dans ces formations en alternance pourrait aller dans le sens d’une autre de nos demandes, en facilitant la mixité sociale du recrutement des enseignants.

Mais les apparences sont bien trompeuses et ne suffisent pas à masquer la réalité.

D’abord la proximité entre ces annonces sur les bienfaits de l’alternance et la publication de la circulaire sur le dispositif d’accueil, d’accompagnement et de formation des stagiaires à la rentrée 2011 est pour le moins désinvolte : on proposera donc dès le M1 à quelques centaines d’étudiants « qui veulent plus de stages » (Luc Chatel) une formation professionnelle en alternance … par ailleurs refusée, pour la seconde année, aux milliers de stagiaires qui vont se retrouver en septembre à plein temps devant des élèves.

Ensuite le flou qui entoure la nature et la rémunération des « stages » qui seront proposés à ces quelques centaines d’étudiants est inquiétant. Les contrats d’enseignement de trois à six heures par semaine offriront-ils dans tous les cas aux étudiants concernés une pratique de leur futur métier compatible (emplois du temps, implantation géographique … ) avec la préparation du master et du concours ? Dans quels masters, dans quelle préparation à un concours, l’expérience acquise par les étudiants assurant des mi-temps d’« assistant pédagogique » pourra-t-elle être vraiment prise en compte ?

Enfin la sélection des candidats à ces masters en alternance s’annonce bien délicate. Ils devront concilier l’exercice du métier une partie de la semaine, la préparation d’un concours qui valorise peu cette expérience, et les exigences d’une formation universitaire devant conduire à l’obtention d’un master : il est malhonnête de laisser croire aux étudiants intéressés par cette possibilité de financer partiellement leurs études qu’ils n’y trouveraient que des avantages.

Une nouvelle fois la communication ministérielle sur la formation professionnelle des enseignants n’est qu’un piètre cache-misère. Pour le Sgen-CFDT, il est insupportable de voir la politique éducative de ce gouvernement à ce point réduite à des choix d’économies budgétaires.

- Sur ce thème : Aucun stagiaire ne doit être licencié







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