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Rythmes scolaires, revirement …

mercredi 21 novembre 2012

- Le Ministre Vincent Peillon affirmait jusqu’au vendredi 16 novembre aux syndicats vouloir une application généralisée de sa réforme des rythmes pour septembre 2013…

…Mardi 20 novembre, le Président de la République le contredit et déclare au congrès des maires de France :

  • que la réforme des rythmes scolaires visant à revenir à une semaine de neuf demi-journées s’étalerait sur 2013 et 2014,
  • que les communes qui voudront dès 2013 mettre en place la réforme des rythmes scolaires le feront,
  • que les autres prendront le temps nécessaire pour que nous puissions, dans la concertation, appliquer cette réforme,
  • qu’il a demandé au gouvernement de mettre en place un fonds spécifique de 250 millions d’euros pour accompagner les collectivités locales qui mettront en place les rythmes scolaires. Cette aide sera disponible "à la rentrée 2013", et les collectivités qui se trouvent "dans une situation qui le justifie" pourront en bénéficier ("je pense aux communes rurales et aux villes les plus en difficulté").

Lors de ce congrès, le Président a donc donné satisfaction à l’Association des maires de France qui s’était dite favorable au retour à la semaine de 4,5 jours dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires en demandant un délai de deux ans avant sa mise en place. Rappelons que c’était également le souhait des syndicats.

- Cette nouvelle décision, si elle semble marquée du sceau de la raison, entraine également beaucoup de questions :

  • Quel décisionnel possède réellement le ministre ?
  • Quel était l’état de préparation du dossier par le Ministère au début des discussions ? On a l’impression que le ministère découvre les difficultés au fur et à mesure de son avancement…
  • Cette décision de mise en place sur deux ans va entrainer sur cette période des différences de rythmes scolaires entre communes très difficiles à gérer. Ce n’est pas idéal pour redonner confiance à la profession et la recentrer sur son travail auprès des élèves. Difficultés également à prévoir pour le mouvement des personnels qui devront anticiper le rythme des écoles de leurs vœux…
  • Quelles seront les modes de décisions, qui aura le dernier mot dans ces choix ?

- Toutes les autres questions sur le fond restent bien entendu d’actualité :

  • Les collectivités auront-elles les moyens de mettre en place de véritables activités ?
  • Les enfants passeront-ils une grande partie du temps complémentaire sous le préau (quand il existe) ?
  • Comment sera calculé le temps de décharge des directeurs ? 1/4 de décharge = 1/4 de service ou 1 jour sur cinq ?
  • Devrons-nous aussi faire des animations pédagogiques ? Combien ? sur quel temps ?
  • Le maintien des 27 h et l’organisation sur 4,5 jours augmentera inévitablement le temps de présence sur l’école (déplacement, accueil et sortie des élèves le mercredi matin...).
  • La 1/2 journée supplémentaire entraînera des frais supplémentaires (déplacements, garde de ses enfants ...). Une compensation financière est-elle envisagée ? Notre ministre ignore-t-il que notre pouvoir d’achat baisse depuis plus de 5 ans ?
  • Est-ce là, la grande réforme des rythmes ?

-  La discussion en cours sur la réforme des rythmes devient donc de plus en plus compliquée, avec des annonces contradictoires répétées (2 h d’aide aux devoirs, rythme de la réforme…) qui rendent très difficiles la compréhension du projet ministériel …On comprend mieux les hésitations syndicales à diffuser les contenus des audiences…

Communiqué du Sgen-CFDT

Refondation de l’École : un problème de rythme et de méthode

L’annonce du Président de la République au cours du congrès de l’AMF, du report d’un an d’un nouveau cadrage de la semaine scolaire pour l’école primaire, surprend et inquiète le Sgen-CFDT.
Dans cette affaire, la méthode employée s’est avérée contre productive. Segmenter la question entre les intérêts des différents acteurs (parents, enseignants, collectivités locales) a mené au blocage et va conduire dans la plupart des communes au maintien de la réforme Darcos pourtant dénoncée par tous depuis 4 ans, au risque de figer pour longtemps les inégalités territoriales dans l’accompagnement des enfants !
Les obstacles étaient pourtant prévisibles, ils seront surmontables avec l’effort annoncé de solidarité de l’État, mais aussi des communes les plus riches, avec une prise en compte des conséquences pour les personnes et les familles, avec la mobilisation des associations partenaires de l’École.
Les propositions trop modestes de réforme du calendrier scolaire, la possibilité envisagée de repousser à 2014, dans le cadre de la Loi de décentralisation, les propositions sur l’organisation de l’enseignement professionnel et du service public territorial de l’orientation entretiennent l’idée que la refondation est en panne.
Où est passé le souffle de la refondation ? Venir à bout de l’échec scolaire, en finir avec le décrochage, refonder une École juste et efficace ... qui en parle aujourd’hui ?

Pour le Sgen-CFDT, recréer une partie des postes supprimés par les gouvernements précédents ne suffira pas à refonder l’École. Il est temps de changer de méthode, de discuter avec tous les acteurs de propositions de mesures et de transformations organisées autour d’un objectif clair : assurer la réussite de tous les élèves.

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