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Arcelor MITALL : les réactions de la CFDT de Florange

mardi 4 décembre 2012

Après l’annonce du Premier Ministre sur l’avenir du site de Florange :
- l’accord Arcelor MITALL/GVT
- réaction à chaud d’Edouard Martin, délégué CFDT Florange (organisation majoritaire).
- réactions de syndicalistes CFDT de Gandrange (aciérie fermée par Mitall en 2008)
- communiqué de la fédération Mines et Métallurgie CFDT.
- accès direct aux blogs

Et aussi : Une interview de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, parue dans Ouest France, mardi 4 décembre, et intitulée « Pas de confiance aveugle en Mittal ».

L’accord Arcelor MITALL/GVT

"Le groupe investira 180 millions d’euros sur le site de Florange au cours des cinq prochaines années afin de consolider et de renforcer la position de l’aval de Florange en tant que fournisseur d’acier à haute valeur ajoutée : son investissement portera donc seulement sur la partie "aval" du site, celle de transformation et de finition de l’acier, qui n’était pas menacée de fermeture.

"La procédure d’information initiée le 1er octobre 2012 va donc pouvoir se poursuivre. Pour traiter les conséquences sociales de ce projet, ArcelorMittal ne mettra pas en œuvre de plan social et un accord sera négocié avec les organisations syndicales sur la base du volontariat". Rappel : 629 salariés étaient directement concernés par un éventuel plan social.

Le gouvernement affirme que ArcelorMittal s’est engagé à "maintenir les hauts-fourneaux" de Florange "en l’état" dans l’attente de la réalisation d’un projet européen de captage et de stockage de CO2, baptisé Ulcos. ArcelorMittal retire donc son projet de fermeture de la partie filière liquide (production d’acier brut) du site. Mais ce « maintien » n’a rien à voir avec le redémarrage espérée par les syndicats.

Jean-Marc Ayrault a précisé que les engagements pris par ArcelorMittal étaient inconditionnels et que l’État veillerait à ce qu’ils soient respectés scrupuleusement.

Accès aux blogs syndicaux CFDT Arcelor MITALL

Premières réactions des métallos CFDT d’Arcelor MITALL...

- Édouard Martin, délégué CFDT Arcelor MITALL Florange
"...Jusqu’à la dernière minute quasiment, on nous a fait croire que la nationalisation temporaire était acquise. On n’a pas compris du tout ce pataquès de dernière minute où Jean-Marc Ayrault a annoncé une piste qui n’avait jamais été évoquée. J’ai eu un vent d’espoir en rencontrant le directeur de cabinet du Premier Ministre. Il m’a posé des questions sur l’état des outils. J’ai cru que les hauts-fourneaux allaient redémarrer. On se demande si à un seul moment le Premier ministre a cru à l’hypothèse de la nationalisation. On aurait aimé qu’on arrête de nous rouler dans la farine. J’ai l’impression qu’on nous a menti tout au long. Si le patron n’était pas Mittal on aurait pu crier quasiment victoire, mais Lakshmi Mittal n’a jamais respecté les engagements qu’il a pris. On craint que pour le gouvernement le dossier soit bouclé et la page tournée, et que les salariés de Florange soient oubliés... ».

- Du blog CFDT Gandrange
Paroles, paroles... .

Un accord mi-figue, mi-raisin
C’est mal connaître Mittal que de lui faire confiance pour l’avenir. Sans foi ni loi, sauf celle du fric, pourrait être sa devise.

Mittal a existé bien avant 2006, date de son OPA sur Arcelor, il sévit en France, chez nous, dans notre région depuis 1999, où Arcelor lui donne pour le franc symbolique Unimétal et ses filiales. Quand Mittal, grand spécialiste des reprises d’usines en difficulté, se portait acquéreur, il garantissait à l’ancien propriétaire, bien souvent un État, environ 5 ans sans suppressions d’emplois ni fermeture. Mais après, c’étaient les coupes sombres. Les exemples ne manquent pas, Irlande, Algérie, Gandrange et Tréfileurope spoliés et vandalisés au profit de nos voisins d’Outre Rhin.

Le Rapport Faure indique que le site de Florange est viable et rentable moyennant un investissement de 450 à 600 Millions d’euros sur les 5 ans, nous sommes bien loin du compte avec les 180 millions annoncés par le premier Ministre.

La gueule de bois
C’est ce que ressentent les sidérurgistes de Florange ce samedi matin, à la lecture des annonces que le premier Ministre a faites la veille au soir.

La gueule de bois, oui bien sur, alors que le matin même Arnaud Montebourg apportait les croissants aux militants qui avaient passé la nuit sous la tente, devant le ministère, tout le monde était confiant, les 18 mois de conflit allait bien se terminer, Mittal allait céder.
La bonne nouvelle allait tomber, ils étaient venus à Florange, ils avaient discouru sur ces patrons voyous, ils avaient signé la charte suivante en avril 2012

« En conséquence, vous, élu(e)s ou futur(es) élu(e)s de la République, vous vous engagez par cette signature à faire de la sidérurgie, y compris à travers la loi, un secteur indispensable et stratégique pour la France et pour l’Europe. Le futur gouvernement français s’engage à défendre ce secteur industriel en empêchant le Groupe Mittal de condamner des outils de production en France. Vous vous engagez aussi à rechercher d’autres solutions européennes afin d’asseoir durablement la production d’acier au sein de l’Europe. La sidérurgie est et doit rester aussi un des fleurons de notre industrie. »

On y croyait tous ce vendredi matin, et pourtant, quelle douche froide le soir même.

Le combat de Florange n’a pas été inutile
Bien sur, tout n’est pas négatif, mais quelle garantie a-t-il que Florange vivra au-delà des 5 prochaines années, quand l’alternance politique, sera repassée par la ? Il y avait ici l’occasion de montrer aux requins de la finance qu’ils ne pouvaient pas faire n’importe quoi, qu’un gouvernement de gauche avait les moyens de sa politique et que l’homme était placé en premier, au cœur de la société. Déception, ce n’est pas ce qu’on avait rêvé.
Le ministre du Travail Michel Sapin a appelé les salariés à retrouver "confiance". "Nous jugerons aux actes", a réagi la CFDT par l’intermédiaire d’Édouard Martin. Il a toutefois salué "la fermeté" du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. "Sans lui, aujourd’hui, on serait morts", a-t-il ajouté.
Le retrait du plan social et la fin de l’arrêt définitif des HFx, ce n’est pas négligeable car Mittal a quand même dû s’incliner et faire marche arrière .... ce que n’avait pas réussi à faire Sarko pour Gandrange ! Alors il faut continuer à se battre pour conforter ce qui a été obtenu.

La cfdt exige en complément

  • Que les hauts fourneaux redémarrent maintenant, pas dans 6 mois, pas dans 1 an, maintenant, dans les jours qui suivent, et on pourra y croire.
  • Des investissements d’entretien des Hts FX
  • Une réunion tripartite pour le suivi des décisions
  • Un calendrier précis pour les investissements sur le packaging
  • Des garanties sur les emplois directs et indirects – sous-traitants et intérimaires.
  • Et la réalité autour du projet Ulcos

La lutte continue, on ne lâche rien

Le communiqué de la fédération MINES ET MÉTALLURGIE CFDT
Le combat des « Florange » n’est pas vain
Le premier ministre a annoncé qu’un accord avait été conclu entre l’État et ArcelorMittal qui s’engage, sans condition :

  • à mettre en veille les hauts-fourneaux de Florange dans l’attente « le moment venu, de la réalisation du projet d’avenir Ulcos » (pour lequel l’État confirme ses propres engagements financiers) ;
  • à réaliser sur cinq ans, au minimum 180 millions d’euros d’investissements sur la partie aval du site ;
  • à retirer son projet de plan social ;
  • à maintenir son ancrage industriel en France.

C’est le choix de l’État, plutôt qu’une nationalisation temporaire préparant une reprise du site. Cette dernière solution avait cependant suscité énormément d’espoir, aujourd’hui déçu. La méthode du gouvernement doit être de ce point de vue sérieusement questionné.

Néanmoins, les garanties obtenues, sur les investissements et sur l’emploi, sont très importantes, si elles se vérifient. La FGMM-CFDT va en étudier le détail. Elle se félicite que le gouvernement et les élus lorrains s’engagent résolument sur le projet Ulcos qu’elle a soutenu avec constance, parce qu’il est une voie d’excellence pour Florange et de pérennité de la sidérurgie en Europe.

Ces résultats n’auraient pas été obtenus sans la ténacité des salariés de Florange qui se battent depuis des mois.

Il y a cependant un point faible au plan industriel dans cet accord, c’est la date indéterminée de redémarrage des hauts-fourneaux, et, à ce stade, un point faible au plan social, c’est l’absence de garanties d’emploi pour les salariés des sous-traitants sur le site.

La FGMM-CFDT demande donc au gouvernement, et à la direction d’ArcelorMittal, des assurances et des garanties complémentaires :

  • un calendrier de réalisation des investissements et une commission tripartite de suivi ;
  • une mise en veille des hauts-fourneaux qui en assurent les conditions de redémarrage, notamment un dispositif de préservation du savoir-faire collectif ;
  • un plan d’emploi des salariés des sous-traitants sur le site ;
  • la tenue d’une réunion tripartite, État, ArcelorMittal et organisations syndicales qui formalise l’accord conclu.

La FGMM-CFDT demande à la direction d’ArcelorMittal, que s’engagent des négociations sur les conditions de maintien de l’emploi sur le site de Florange.
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