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« MON ORIENTATION EN LIGNE » TÉMOIGNAGE D’UN ENSEIGNANT

vendredi 8 mai 2009

Expérimentation au Collège de Braine (02) désigné « pilote » pour la mise en place de l’opération avant la venue du ministre X. Darcos.

Le ministre étant en déplacement à Amiens, on a mis en scène le dispositif “mon orientation en ligne” de façon a ce que ça fonctionne. On a mobilisé plus de COP que d’habitude au service téléphonique, et on a demandé (c’est-à-dire ordonné) à ces chefs d’établissement de faire participer leurs élèves.

Cela a été fait à la va-vite : l’administration rectorale a contacté le principal le vendredi 22 mars 09 pour une opération menée le lundi matin suivant 25 mars . Du coup, presque personne n’était au courant ; un des profs principaux de 3e a été prévenu le vendredi après-midi, mais pas les autres ni les élèves.

Le lundi matin, les élèves ont été amenés, par classe, dans les bureaux de l’administration pour poser des questions sur leur orientation. Certains ont fait part de leur étonnement à leur professeur principal, la plupart en ayant déjà parlé avec ce professeur et avec la COP.
Dans la première classe, un seul élève avait une question à poser. Il est arrivé au collège, suite à un déménagement, peu de temps avant et n’avait pas encore pu prendre de rendez-vous avec la COP, ni eu vraiment le temps de voir cela avec le prof principal. Après 20 minutes, il est revenu en classe en disant qu’il n’avait pas eu de conseiller en ligne car tous étaient occupés !

Dans la deuxième classe, quelques élèves avaient des questions. L’une avait comme question la différence entre MPI et SES, et quel est le plus adapté à ses projets, à son profil. Le conseiller en ligne lui a répondu : “pour cela, le mieux est que vous voyez avec votre professeur principal” ! Je n’ai pas d’autres exemples précis, mais aucun élève n’a évoqué de réponses intéressantes. C’est la même chose pour la troisième classe.

La réaction observée a été la perplexité face à cette innovation .Les élèves qui ont participé n’ont guère apprécié cette information par téléphone. Outre le fait qu’elle semble avoir été bien succincte, ils préfèrent nettement pouvoir s’entretenir avec une personne réellement devant eux. Certains ont d’ailleurs refusé ce genre de contact a priori.

Les commentaires en salle des professeurs, par la suite, ont été extrêmement critiques. Le côté artificiel de l’opération a été largement raillé, de même que le peu d’efficacité du système en comparaison avec le travail normal des COP. Mais plus encore, c’est l’impression que le ministère met en place un système pour supprimer des postes (de COP en l’occurrence), au détriment de la qualité du service public, qui a dominé. Et qui a encore fait monter l’exaspération générale.

Jean-Louis Sève, professeur au collège de Braine, élu Sgen-Cfdt

Voir aussi nos commentaires sur cette opération.

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