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Après la mobilisation des profs des écoles de Paris...

mercredi 23 janvier 2013

La grève dans le premier degré parisien est d’abord révélatrice d’un malaise profond chez les professeurs des écoles, malaise qui dépasse largement la question des rythmes scolaires et qui s’accroît depuis au moins dix ans.

Rythmes scolaire : l’arbre qui cache la forêt

Ce malaise prend racine dans un sentiment de déclassement, pour partie commun à toutes les professions enseignantes, mais dont certaines dimensions sont spécifiques au premier degré :

  • déclassement à cause d’un pilotage hiérarchique infantilisant et dévalorisant,
  • déclassement par rapport aux autres corps d’enseignants mieux servis en termes de rémunérations et déroulement de carrière,
  • déclassement à cause du mépris dans lequel est tenue la pédagogie dans le débat public, alors qu’elle est au cœur des métiers et de la compétence professionnelle de nos collègues.

Ce malaise doit être traité, mais il ne le sera pas par la réforme des rythmes scolaires.

Rendre justice à nos collègues Professeurs des Écoles, cela passe par :

  • l’alignement de leur rémunération sur celle des professeurs à même niveau de recrutement,
  • l’amélioration de leur déroulement de carrière, et notamment leur accès à la hors classe.

Rendre leur travail plus satisfaisant, cela passe par :

  • la réduction du face-à-face avec la classe en entière,
  • l’écriture de programmes cohérents avec les spécificités et les missions du premier degré dans le cadre du socle commun.

Revaloriser leur travail, cela passe enfin par :

  • un pilotage moins hiérarchique et suspicieux, basé sur la confiance faite aux personnels.

Voilà comment le Sgen-CFDT entend agir au service des personnels.

Quelques avancées ont été obtenues dans les dernières discussions avec le ministère :

  • réduction du face-à-face élève d’une heure, malheureusement aux dépends du travail en petits groupes,
  • refonte générale des programmes,
  • définition forfaitaire d’une partie des 108 heures annuelles prévues,
  • programmation de l’implantation de plus de maîtres que de classes.

De plus, le ministre envisage l’ouverture de discussions sur les rémunérations. [marron]Il faut poursuivre dans cette voie, et même amplifier notre exigence de transformation profonde de l’école. Mais faire la course à l’immobilisme n’apportera rien aux personnels, au contraire. Sauf à considérer que la situation actuelle est satisfaisante.

La réforme des rythmes, telle qu’elle est proposée par le Ministère, ne constitue pas non plus un point d’équilibre pour les élèves et le fonctionnement des écoles. Le Ministère s’est d’abord trompé de méthode en discutant séparément avec chaque partenaire, au lieu d’organiser une consultation générale et publique, renvoyant chacun à ses intérêts catégoriels. Il s’est aussi donné trop de contraintes, réformant dans le cadre d’un volume annuel de travail en classe entière et d’un calendrier annuel inchangés. Il faut maintenant poursuivre le travail engagé, pour lui donner cohérence, et convoquer tous les acteurs de l’Éducation pour faire aboutir la transformation des rythmes scolaires.

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