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Pourquoi le Sgen-CFDT Picardie n’appelle pas à participer au mouvement de grève du mardi 12 février ?

jeudi 7 février 2013

Le 12 février Le Sgen-CFDT n’appelle pas à la grève nationale !
Malgré les mots d’ordre divergents de FO..., du Snuipp..., le sens de cette grève sera le refus de la loi d’orientation et du décret rythmes. Le malaise des P.E est réel, mais le maintien du statu quo ne fera que l’aggraver.

Cette journée de mobilisation porte essentiellement sur la remise en cause du décret « Rythmes scolaires ». Trois appels différents coexistent pour cette journée et en rendent difficile la lecture :

- Celui de FO

  • Son slogan radical a toutes les chances d’être retenu : « Pour l’abrogation du décret sur les rythmes scolaires ! Pour l’abandon du projet de loi sur l’école ! ».
  • Contre la territorialisation de l’Éducation Nationale présentée comme la finalité de toutes les réformes d’hier, d’aujourd’hui, mais aussi de demain mais à l’exception de Paris où FO est pour la prise en charge d’une partie des cours par des enseignants de la ville !!! Voir ici.
  • La position de FO est simple et on peut la résumer ainsi : Rien n’est bon, tout est à jeter ! Surtout ne changeons rien à l’existant !

- Celui du SNUipp

  • Il demande notamment la « réécriture complète du décret », le « report de toute modification de la semaine scolaire à la rentrée 2014 » et un ensemble de mesures diverses.
  • Comment comprendre la « réécriture complète du décret » autrement que comme une demande « aimable » d’abrogation de ce même décret d’autant que nombre de sections SNUipp en France appellent à la grève en demandant purement et simplement celle-ci, tout comme FO [1].
  • Nous attendons d’ailleurs avec impatience les propositions alternatives du Snuipp.
  • Il faut noter que le SNUipp n’est pas soutenu dans la FSU sa fédération [2].

- Celui du SE-Unsa

  • C’est un appel local qui concerne la Somme uniquement.
  • Le SE-Unsa nationalement comme les SE-Unsa de l’Aisne et de l’Oise rejettent le mot d’ordre de grève  !
  • Nos collègues samariens souhaitent des améliorations du texte, des garanties quant aux emplois du temps des enseignants et une assurance de qualité pour les activités proposées aux enfants, etc.…
  • L’analyse que fait le SE-Somme du texte et de ses insuffisances est proche de celle du Sgen-CFDT.

Et encore...
Les organisations syndicales ont été reçues lundi 4 février par Vincent Peillon pour présenter l’agenda social du Ministère de la mise en œuvre de la loi, dans son ensemble. Au cours de cette réunion, les organisations syndicales du premier degré, SNUipp, SE-Unsa et Sgen-CFDT, se sont exprimées en faveur d’une nouvelle organisation de l’école et de la mise en place des 4 jours et demie.
Cherchez l’erreur  !!!

Une grande confusion domine
Comme vous le voyez ce qui dominera dans les manifestations prévues le 12 février ce sera au mieux une grande confusion et au pire le sentiment que les enseignants sont contre toute réforme. De plus, le risque est grand de se trouver coupé des parents qui majoritairement sont pour les 4 jours et demi.
Il faut ajouter que des négociations sur la revalorisation des enseignants des écoles vont démarrer le 7 février. Dans le contexte de crise actuelle comment serait perçue notre opposition massive à des évolutions jugées nécessaires par la majorité de la population alors que le ministre parle de nous payer (un peu) plus ?

On ne peut donc rester immobile et refuser toutes évolutions. Il en va de la réussite des élèves, il en va de la dignité professionnelle des enseignants.

Comment ne pas soutenir la loi d’orientation et de programmation pour l’École, rejetée par FO et fragilisée par le SNUipp, qui prévoit notamment :

  • la création des ÉSPÉ [3] ;
  • la création programmée de 60 000 postes et la priorité au primaire ;
  • la scolarisation des moins de 3 ans dans des conditions d’accueil favorables ;
  • le « plus de maîtres que de classes [4] » qui permet de nouvelles approches pédagogiques.

Pour autant le Sgen-CFDT n’est pas pleinement satisfait
De même sur les rythmes, comme le SE-Unsa ou le SNUipp, le Sgen-CFDT Picardie n’est pas non plus pleinement satisfait du décret proposé. Pour notre syndicat des éléments essentiels sont à revoir ou à préciser :
- Tout d’abord, la réduction du temps de présence des enfants n’est pas suffisante : le ministre a cédé devant les pressions des lobbys du secteur du tourisme et n’a pas touché aux vacances (quelques jours auraient permis de limiter à un maximum de 5 heures la journée de l’enfant). Les heures de cours des professeurs des écoles, quant à elles, auraient dû être limitées à 23 heures, avec un allègement progressif à 21h devant élèves en classe entière.
- Il n’y a pas suffisamment de garanties pour que la prise en charge périscolaire ne se fasse pas sur un allongement de la pause méridienne ce qui reviendrait à alourdir la semaine de travail des collègues.
- La précipitation de la réforme, la mise en œuvre incitée financièrement pour la rentrée 2013, ne garantit pas que les collectivités puissent installer des activités péri-éducatives de qualité.

Mais, pour la 1re fois, ce décret malgré ses insuffisances met effectivement l’enfant au cœur de l’organisation de l’école.
Rien n’empêche, dans les années à venir, le ministre de proposer des améliorations du dispositif. Ainsi, s’il n’a pas touché aux vacances d’été pour ne pas affronter les professionnels du tourisme maintenant, on sait que c’est dans les tiroirs du ministère.
De même, la réforme des programmes souhaitée par l’ensemble des collègues devrait être bientôt à l’ordre du jour. Déjà, à la rentrée 2013 un allégement de ceux-ci est prévu en attendant leur refonte.
Enfin, la revalorisation financière de notre profession est annoncée et le Sgen-CFDT sera reçu le 13 février au ministère pour en discuter. Rappelez-vous, c’est quelque chose qui était encore inenvisageable il y a peu !
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Le tract du Sgen-CFDT

Notes

[1] Selon l’agence de presse ToutEduc "

  • A en juger par le site de certains syndicats départementaux, les plateformes ne coïncident pas toujours avec l’appel de la direction nationale. C’est ainsi que les Bouches-du-Rhône, la Mayenne, la Loire-atlantique demandent l’abrogation du décret. Le Doubs demande la réécriture de la loi d’orientation et la "réécriture complète" du décret sur les rythmes. "

[2] Toujours selon ToutEduc : Le SNES (syndicat FSU du second degré), réunira ses instances mardi, mais selon les indications recueillies par ToutEduc, ne devrait pas appeler à la grève le 12. Sa direction nationale estime d’une part que le délai est trop court après la grève de la fonction publique le 31 janvier et d’autre part, qu’elle ne peut se joindre à un mouvement dont la plateforme demande le retrait de la loi, ce qui n’est pas sa position."

[3] Écoles Supérieures du Professorat de l’Éducation

[4] Revendication historique du Sgen-CFDT reprise à son compte et largement popularisée par le SNUipp qui prend le risque, alors qu’on commence à l’appliquer, de la passer par pertes et profits en refusant la réforme dans son ensemble

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