lundi 31 janvier 2011
Déclaration préalable au CTPD « Collèges » de l’Oise
Vendredi 04 février 2011
Ce CTPD consacré à la répartition des moyens horaires alloués aux établissements de l’Oise s’inscrit une fois encore dans le cadre de la réduction des moyens de la Fonction Publique pilotée par la RGGP. Mais cette fois, essayer de faire croire aux personnels comme aux parents d’élèves qu’il s’agit d’optimiser les moyens par souci d’efficacité ou de les ajuster à cause d’une baisse démographique, relève purement et simplement d’une imposture.
Comment pourra-t-on nous faire croire qu’avec 564 élèves de plus sur le département et 157 heures de moins d’enseignement nous allons améliorer la réussite de nos élèves, alors que le collège est souvent considéré comme le maillon faible du système éducatif ? Veut-on aussi essayer de nous faire croire que l’Oise est à ce point favorisée qu’elle peut et doit se passer de ces moyens ? Tous les communiqués de presse rédigés pour masquer la réalité n’y changeront rien : le but n’est pas de faire réussir nos élèves mais de faire disparaître des fonctionnaires.
Nous pouvons faire un joli inventaire à la Prévert des conséquences sur nos collèges isariens : sur 66 collèges, 17 établissements perdent des heures alors qu’ils vont accueillir plus d’élèves, 6 collèges n’ont aucun moyen supplémentaire ou quasiment pour accueillir de nouveaux élèves, deux établissements voient leur effectif diminuer très légèrement qui d’un élève, qui de trois, et perdent beaucoup d’heures (- 28 heures, - 35 !).
Inutile de détailler longuement les conséquences de telles mesures :
conséquences sur la sécurité pour commencer : veut-on bourrer les classes à 30 élèves, sans compter les AVS ni le professeur pour faciliter l’évacuation en cas d’alerte incendie ? Veut-on les bourrer jusqu’à 30 quand certaines salles (sciences, arts plastiques...) sont prévues pour n’accueillir pas plus de 28 élèves ?
Conséquences pédagogiques évidemment : augmentation des effectifs par classe, disparition des groupes de langues, disparition des groupes de sciences, disparition des dispositifs de remédiation.... Les dernières enquêtes PISA le montrent : les inégalités scolaires se sont encore creusées ces dernières années. Veut-on nous faire croire que c’est ainsi qu’on va les combler ?
Conséquences sur les conditions de travail des professeurs mais en ce domaine, il est désormais évident qu’elles ne constituent plus depuis longtemps une préoccupation de notre employeur.
Voudrait-on aussi nous faire croire que c’est ainsi qu’on va augmenter l’autonomie des établissements quand ils n’auront plus aucune marge de manœuvre ? Depuis quand l’autonomie consiste-t-elle à gérer la pénurie ?
Quant au paritarisme, il n’a jamais été autant mis à mal et lui aussi devient une véritable imposture : quand un sujet devient gênant et qu’il colle mal au calendrier électoral, on l’escamote purement et simplement de l’ordre du jour. De plus, pour faciliter le travail des représentants du personnel et leur permettre de mieux communiquer avec ceux qu’ils représentent , quoi de mieux que de leur envoyer les documents préparatoires deux jours seulement avant la tenue de la commission et bien sûr uniquement sous forme papier, quand dans la Somme et dans l’Aisne ils sont envoyés huit jours avant sous forme électronique ? La seule réponse à un tel mépris était bien évidemment le boycott et nous n’y avons pas manqué.
Le Sgen-CFDT considère que l’École est une affaire trop sérieuse pour perdre son temps lorsque plus rien n’est à attendre d’une quelconque discussion ou lorsqu’on a décidé que les organisations syndicales devraient se cantonner à faire de la figuration dans un grand jeu de rôle. Nous soutiendrons donc tout initiative des collègues qui se mobiliseront contre cette casse programmée du service public et avons donc déposé un préavis de grève couvrant la période du 03 au 18 février.